Parcours du professeur
La naissance de l'association Vinh Tao est peut-être l'aboutissement d'un parcours.
Elle est certainement, et avant tout, la poursuite d'une recherche autour des arts martiaux engagée depuis plus de 20 ans par Yoan Philippe.
"L'Union Saint-Jean" marque une rencontre, à l'âge 11 ans, avec une nouvelle vie, une nouvelle ville et rencontre avec le judo. Chemin faisant, sa pratique martiale marque un virage primordial.
C'est le début de la pratique du Kung Fu. 10 ans de pratique dans un lieu emblématique, rue Cazalis, auprès de maître Tranh Thanh. photos rue cazalis 1998 est une année importante dans le cheminement de Yoan Philippe.
Sa vision de la pratique martiale est complètement bouleversée par la rencontre avec le Y Chuan, par l'intermédiaire de Li Jiang Yu (maître de Y Chuan, alors âgé de 73 ans).
En 2000, Maître Tran Thanh vend le lieu emblématique de l'école Binh Dinh, la salle de la rue Cazalis.
Quant à Yoan Philippe, il continue son engagement auprès de l'école Binh Dinh, en enseignant au sein de l'école Kim Tao de Bègles, créée quelques années auparavant par Tan Hay Heng, disciple de Maître Tran Thanh. Il y goûtera au plaisir de transmettre sa discipline de manière collégiale et fraternelle, auprès de Tan Hay Heng et de Nicolas Trembley. Ils voient, avec joie, grandir, évoluer et cheminer leurs élèves.
Un premier voyage en Chine, en 2002, lui permet de rencontrer maître Cui Rui Bin. Il découvre alors la pratique intensive du Y Chuan. Une autre latitude, un pays fascinant, un entrainement intensif et rigoureux oriente définitivement sa pratique.
Cette année-là, plusieurs compétitions à son actif : "Sanda" (boxe chinoise), et Coupe de France d'Arts martiaux vietnamiens (4ème en combat). Elles le confortent dans l'idée qu'elles sont trop "bridantes" : réglementées à l'extrême, elles ne permettent pas aux combattants de s'exprimer pleinement.
Les rendez-vous se succèdent avec l'école de Cui Rui Bin : 2003, 2004… Et l'attraction de l'Asie du Sud-Est se confirme. Son premier voyage en Thaïlande, en 2004, lui permet de découvrir la boxe thaï, telle qu'elle se pratique à là- bas, c'est-à-dire empreinte de spiritualité. L'année suivante, il parcours à nouveau la Thaïlande et rencontre des maîtres de "Muay Boran", que l'on peut définir comme la version martiale de la boxe thaïlandaise. Elle se rapproche étonnamment du style Binh Dinh. Il rencontre notamment un maître traditionnel, dans un petit village du Nord-Est de la Thaïlande, qui lui rappelle étrangement Maître Li.
En 2005, en partance pour Pékin, c'est avec le compère Nicolas qu'il fait une halte à Shaolin. Ils visiteront le temple et s'entraîneront deux jours là-bas. En resteront, seulement, les anecdotes inhérentes aux grands moments de communion touristique! Et cet année 2005 a une bien autre résonance pour Yoan. Il obtient en effet à Taolin le diplôme "Y Chuan Coach Certificate" décerné par l'école Cui Rui Bin. L'année 2006 lui permet, entre deux entraînements de boxe, de retrouver maître Cui Rui Bin en Malaisie .
Ce dernier y passe un mois afin d'assurer des stages dans diverses écoles de Y Chuan.
Après avoir rencontré plusieurs élèves en "poussée de main", Cui Rui Bin lui offre l'occasion d'être son assistant durant tout le séjour.
Il se retrouve à ses côtés 24h/24h, partage son quotidien. Depuis cette période, la découverte de sa grandeur d'âme, de son état d'esprit,
empreint d'humilité et d'humanité, de son grand coeur, l'ont lié à lui à tout jamais.
Il revient en stage, en Chine, en 2007. Et il prolonge son séjour en Asie, profitant de Bangkok pour suivre une formation de massage thaï traditionnel.
Au détour d'un séjour au Laos, il rencontre par hasard (mais oui!) l'équipe nationale de lutte. Curieux, il assiste à plusieurs de leurs entraînements,
jusqu'à se faire inviter à y participer… un grand moment!
Ses diverses expériences martiales, ses voyages, sa vie professionnelle, personnelle, puis familiale, ne le détournent pourtant pas de son lien à l'école Binh Dinh
et d'un rêve désormais possible : la création d'une école. En juin 2009, sont fêtés les 30 ans de l'école Binh Dinh autour de Maître Tran Thanh, alors qu'en mai 2009,
étaient déposés les statuts de l'association Vinh Tao. Les cours commencent dès septembre. L'école est donc née à Saint Symphorien, son refuge de la Lande Girondine,
où il a finalement su poser ses valises, à la lisière de la forêt, au sein de ce massif forestier si propice à l'introspection. Tranh Thanh encourage cette initiative,
dans ce paysage là, précisément.
A l'initiative de Michel Tournerie , l'année 2010 est marquée par la venue, en France, de maître Cui Rui Bin. Durant un mois, il dispense son enseignement avec toute
l'attention, la patience et la grandeur d'âme qui participent à le décrire. Il pourra assister au démarrage de la construction de la salle de Saint Symphorien,
qu'il encourage vivement. C'est dans son sillage que Yoan poursuit son projet : "Notre amitié est scellée à tout jamais. La reconnaissance et l'admiration que j'ai pour
cet homme sont indéfinissables".
L'année 2011 marque le retour en Chine, après deux ans d'absence. Les retrouvailles avec l'école et tout l'entourage du maître, sa famille , ses amis, sont très chaleureuses.
En offrant une magnifique calligraphie, Cui Rui Bin baptise ainsi l'école Vinh Tao. Elle devient "Y chuan dao zen institut", avec une remise en main propre très solennelle.
Mais, malgré tous ces encouragements, le maître souligne bien que l'entrainement reste primordial. Ce dernier doit continuer de manière rigoureuse, afin de perfectionner
force et compréhension du Y Chuan. Elles sont sans limite et sans cesse repoussées. C'est l'essence même de l'enseignement de Cui Rui Bin.
Les années passent et les séjours en Chine défilent, mais durant l'année 2015, Yoan voit ses efforts récompensés et la consécration dans son cheminement, en devenant disciple de Cui Rui Bin. Par cet engagement, il prend la responsabilité d'enseigner le Y Chuan selon la tradition et les valeurs portées par l'école du maître.
En septembre 2016, l'école Vinh Tao, alors qu'elle entame des travaux d'agrandissement, est honorée d'accueillir maître Cui Rui Bin avec son épouse à Saint-Symphorien, pour des vacances et une découverte du territoire, certes, mais aussi, et bien évidemment, des échanges, qui seront facilités par Meije, interprète chinoise, sur l'avenir de l'école. De nombreuses et riches discussions ponctueront donc ce séjour concernant le Y Chuan, sa transmission, ses valeurs et son devenir en France.
Après le départ de Cui Rui Bin et l'effervescence de leurs conversations, l'idée d'un engagement total ne quittera plus Yoan. Deux ans après, il cesse ses activités professionnelles, pour se consacrer exclusivement à l'enseignement du Y Chuan dans son école, mais aussi dans d'autres lieux, d'autres villes, d'autres pays.
Le mot de Yoan :
"L'utilité d'informer l'élève qui souhaite apprendre à mes côtés est la seule motivation de la déscription de mon parcours,
afin de lui permettre de comprendre toutes les influences contenues dans mon enseignement et le déroulement de mes cours.
Cela ne dénote aucune prétention de ma part sur un éventuel niveau de pratique ou une quelconque maîtrise de ceci ou cela.
Je considère les Arts Martiaux comme une manière de vivre son existence, de se construire et de faire sa place au milieu
des autres avec douceur, ou avec force, selon les circonstances.
A mon sens, aucune technique n'est parfaite, c'est la force de l'union du corps, du coeur et de l'esprit entraînés de manière
subtile qui saura ou et quand placer spontanément la technique appropriée.
Dans l'absolu, si cela ne marche pas, il y a bien plus grave que la défaite : c 'est de refuser le combat.
C'est dans cette optique que j'essaie, avec modestie, de faire évoluer mon Kung Fu et celui de mes éleves.
L'enseignement de maître Tranh, que je considère comme un grand maître des Arts Martiaux, par son intelligence,
sa maîtrise et sa capacité à faire évoluer sans cesse son Art, m'a accompagné et soutenu durant tous les voyages et épreuves de la vie.
Il n'y a pas un jour, pas un cours où je n'y fait référence.
L'enseignement de maître Cui, a, quant à lui, permis de me plonger de manière intensive dans le Yi Chuan.
Il n'y a que de cette façon que
l'on peut tenter de comprendre la subtilité de cette pratique.
Je la considère d'ailleurs comme un véritable trésor pour l'Humanité, lorsqu'il est enseigné correctement : les bénéfices sur les individus
peuvent en être si importants…
Il y aurait encore tant à dire sur les bienfaits de pratiquer les Arts Martiaux…
le mieux est encore de s'engager sur la voie et, ainsi,
tenter l'ultime défi de son existence : le combat de soi-même."